Un nouveau départ [Libre]

Syaoran commençait à peine à visiter Aetheria, ce n'était plus le monde qu'il avait connu, il se perdit en marchant au hasard des chemin tortueux de la magnifique forêt non loin d'Elirion. Cela faisait peu de temps que le soleil s'était levé, les plantes ruisselaient encore de la rosée du matin. Par moment on pouvait apercevoir un rayon de soleil à travers le feuillage verdoyant des chênes qui composaient cette partie de la forêt. En marchant il aperçut une sorte de petite clairière, il décida donc d'aller y faire un tour.

La clairière semblait loin de tout, on ne pouvait entendre que le bruit des animaux de la forêt et des feuilles qui frémissaient sous la légère brise qui soufflait dans le coin. Au milieu de la clairière il y avait une sorte de stèle en pierre, surement plus utilisée depuis bien longtemps, bien que Syaoran n'avait aucune idée de son utilité.

Il décida de se coucher dans l'herbe, non loin de la stèle, et se laissa bercer par le bruit du vent, tout en laissant son esprit lui échapper, il ne pensait plus à rien, il adorait ces moments, pendant quelques instants tout ses problèmes semblaient insignifiant...

Calliopé émergeât sa tête au-dessus des eaux troubles de l’étang. C’était une matinée comme elle les aimait, fraiches et brumeuse, et le ciel dépourvut de tous nuages permettait d’entrevoir la lune qui s’éloignait à mesure que le soleil s’élevait. Comme à son habitude depuis ces 12 derniers jours, elle nageât jusqu’à la terre ferme, essora ses cheveux et s’habilla. C’était devenu une sorte de rituel désormais, pourtant elle n’avait pas l’habitude de mettre pied à terre mais cet endroit lui plaisait bien, surement par ce qu’il était désert et qu’il se situait à proximité d’Elirion, ce qui lui permettait de se ravitailler à volonté. Plus tard dans la journée, elle décidât de faire une dernière halte en ville avant de reprendre la route pour une autre contrée. Alors qu’elle avançait dans les petites ruelles de la capitale tête baissée, elle se souvint le sourire aux lèvres, ses premiers jours dans l’immense cité. Il était impossible pour quelqu’un qui n’y était pas natif, de s’y retrouver. Les appartements possédaient cinq étages pour les plus petits et les rares maisons pouvaient accueillirent pas moins de 32 personnes lorsque la famille des habitants venaient leur rendre visite. Les jours de marché, les femmes jouaient des coudes dans les allées pour accéder aux stands de tissus, les marchands criaient à qui voulait bien entendre que leur viandes était la plus tendre du pays et les enfants couraient entre les genoux des passants jusqu’à les faire trébucher. La jeune fille se repérait grâce à l’Yggdrasil, l’immense arbre qui surplombait toute les maisonnées. Là il y avait deux étages construits autour du tronc du végétal, dont un était consacré au commerce. Elle s’y dirigeât, monta les escaliers hélicoïdaux, contournât une boutique d’escarpins et se retrouva nez à nez avec l’échoppe de Birgit baptisée modestement « Aux trésors d’ Elirion ». Calliopé c’était familiarisée avec la capitale et même l’odeur d’herbe coupé et de terre remuée qui y régnait, ne semblait plus déranger la jeune fille. Elle entra dans la boutique de Birgit, balaya d’un regard la pièce et lâcha un soupir : il n’y avait aucuns clients. Cela l’inquiéta puisque deux jours plus tôt, la propriétaire lui avait fait part de son incertitude quant à l’avenir de son magasin.



Elle s’approcha du comptoir et frappa la petite sonnette rouillée par les années, et quelques secondes plus tard une petite bonne femme apparut. Elle était ronde et ne dépassait pas de beaucoup la hauteur de l’établi, elle portait un long tablier bleu clair usé et chaussait des petites mules à talonnettes, *Pour tricher sur sa taille* en avait conclu la jeune fille. Ses cheveux gris poivre et sel se regroupaient en un chignon serré sur le dessus de sa tête, et son visage bien que fatigué et marqué par l’âge arborait un sourire éclatant et des yeux gris qui exprimaient à merveille la solitude de Birgit depuis la mort de son mari.



Cette phrase retentissait comme une sanction aux oreilles de Birgit. Les visites impromptues de la jeune fille lui étaient devenues très agréables, elle apportait un peu de fraicheur à son quotidien poussiéreux. *Bah, laissons la jeunesse se passer *, et si cette nouvelle l’avait bouleversée, elle n’en fit rien paraitre et partie dans la réserve quérir les provisions de Calliopé. Quand elle revint, on ne voyait plus son visage qui était enfouit sous la montagne de nourriture qu’elle rapportait. Elle déchargeât le tout devant la cliente et lui dit :


Calliopé n’avait pas l’habitude de ce genre de tendresse, cela l’embarrassait alors pour toute réponse elle fouillât dans sa sacoche afin de payer ses articles. Mais impossible de retrouver sa bourse de cuir qui enfermait le peu d’argent qu’elle possédait, elle avait certainement dû l’oublier sur la souche près de l’étang qui lui avait servi de bureau pour comptabiliser sa petite richesse. Elle en était sûre maintenant. En la voyant paniquée, Birgit posa délicatement sa main sur celle de la jeune fille, comme on le fait pour protéger un enfant apeuré, et lui dit doucement :


Un clin d’œil avait accompagné la dernière recommandation de la vieille femme et Calliopé repartit avec les vivres, en remerciant pour la dernière fois Birgit. Elle prit le même chemin qu’à son arriver et courut vers la forêt qui l’avait abritée pendant presque deux semaines. Elle emprunta un sentier qui longeait une petite clairière, un raccourcit selon elle, et fut attirée par une forme noire qui gisait près d’une stèle en pierre. Elle s’approchât d’un peu plus près, tout en restant cachée derrière les feuilles des chênes qui formaient un rond distinct, et sa vision devint plus clair. La forme noire était en réalité un jeune homme allongé qui dormait profondément. Etonnée de voir qu’elle n’était pas seule dans cette foret et piquée par la curiosité, elle décidât d’attendre le réveil de l’inconnu, et de l’épier afin d’en savoir plus sur lui sans qu’il le remarquât. Tant pis pour la bourse !

Syaoran était couché là depuis plusieurs heures maintenant, allongé dans l'herbe encore humide à regarder les nuages passer, pendant ce laps de temps une foule de questions l'envahissait, questions auxquelles il n'avait toujours aucunes réponses. Son être, son devenir... il n'avait aucun avenir en ce monde, il avait beau y ressembler ce n'était plus celui qu'il avait connu. C'est alors qu'il entendit quelque chose, comme des bruit de pas se rapprochant, il tourna la tête d'un mouvement lent comme pour ne pas être repéré et aperçut une belle jeune femme qui l'observait depuis derrière un arbre. Syaoran ne la connaissait pas, à vrai dire il avait rencontré qu'une seule personne depuis son réveil. il se releva lentement, enleva d'un revers de main les quelques feuilles qui s'étaient accroché à son cape puis se tourna vers celle-ci, ayant déjà posé la main sur son bâton prêt à s'en servir le cas échéant.

''- Qui êtes-vous ? Et que me voulez-vous ?'' Dit-il d'une voie peu assuré, laissant deviner sont angoisse.

Étant donné ce qu'il a vécu peu avant de devenir l'unificateur, il se méfiait facilement des gens, bien que celle-ci n'avait pas l'air d'avoir d'intention hostile à son égard. Syaoran relâcha son étreinte de son arme et recula de quelques pas pour s'assoir sur un rebord de la stèle.

"- Veuillez m'excuser, je suis nouveau en ces terres et je n'ai pas l'habitude de faire des rencontres."

Syaoran détourna le regard, il ne croyait pas lui même ce qu'il disait. Il valait mieux mentir que de se créer davantage de problèmes.

Cela faisait déjà 20 bonnes minutes que Calliopé observait l’inconnu quand elle le vit bouger pour la première fois. Afin de mieux voir elle avançât le plus doucement possible mais butât contre une racine d’arbre, elle parvint à retrouver l’équilibre mais il sembla qu’elle avait déjà été repérée. Le garçon se leva doucement sans quitter des yeux la jeune fille et réussi non sans difficulté à se mettre debout. Il ne devait pas avoir plus de 19 ans, de la terre fonçait ses cheveux et sa carrure n’était guère impressionnante, ce qui fit baisser la garde de Calliopé.

Voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas échangé avec une personne plus jeune, il était temps de s’amuser. Aussi elle ne répondit pas aux questions posées par le vagabond et se contenta de l’observer. Il s’assit sur la stèle, le regard ailleurs. Ce fut le moment qu’elle choisit pour intervenir :


Elle fit une pause puis reprit de plus belle, le plus sévèrement possible :


Puis elle se rapprocha du garçon et lui susurra un demi sourire aux lèvres :

Jackpot, elle avait trouvé LA sournoiserie du siècle.Elle avait entendu ces chants qui racontaient l'histoire d'un unificateur et de ses gardiens, mais elle était à présent trop mature pour croire à ces stupides contes pour enfants, en revanche son interlocuteur semblait assez crédule pour avaler un tel bobard. Et puis,maintenant qu’elle n’avait plus le moindre sou, il lui fallait bien trouver un subterfuge pour en gagner et elle ne considérait pas ça comme du vol, plutôt… un emprunt ! Après tout qui était-il pour deviner sa véritable identité ?

"- Écoute moi bien, tu ne peux pas rester ici plus longtemps. J’ai des ordres moi, tu comprends ?"

Le ton de la jeune femme avait changé depuis la phrase précédente, elle semblait dès lors bien plus sérieuse. Et ses propos étaient curieux, pourquoi devait-il partir ? Elle s'approcha davantage avant de continuer à parler.

"- Je suis un gardien, je fais ce qu’on me dit de faire, mais si t’as un truc pour moi en échange je peux fermer les yeux."

Un gardien ? À ces mots le cœur de Syaoran fit un bond, comment avaient-ils fait pour le retrouver aussi vite ? Il suait déjà à grosse gouttes, mais put se ressaisir en se rappelant que les gardiens eux-même ne connaissaient pas son visage, excepté les premiers, ceux qui avaient probablement mis la barrière en place [HRP] je parle de celle qui bloquait l'accès au sommet de la tour dans son histoire, celle qu'il casse [/HRP]. Et heureusement pour lui, ils n'étaient sûrement plus de ce monde. Cette personne, même si elle est ce qu'elle prétend être, elle ne pouvait pas deviner qui il était, ne l'ayant jamais vu. Et puis quelque chose clochait dans son affirmation. Il se releva, faisant face à son interlocutrice, et lui répondit d'un air plus sûr de lui que la fois précédente.

"- Il me semble que les gardiens sont en partie choisis pour leur grandeur d'âme n'est-ce pas ? Alors pourquoi voleriez-vous un simple vagabond ?"

Syaoran avait mis le doigt sur un point important. En effet, selon ses suppositions, les gardiens étaient probablement respecté par leur peuple, ceux-ci ne s’abaisseraient pas à ce genre de chantage.

"- Vous n'êtes pas gardien n'est-ce pas ? Et puis je dois préciser que de toute façon je ne porte rien qui aie de la valeur sur moi." Reprit-il d'un air légèrement moqueur.

C’était un fait, Calliopé c’était trompée. A tirer des conclusions trop hâtives on s’invente une vérité qui n’est pas réelle. Son interlocuteur n’était pas crédule et comment pouvait-il savoir de telles choses au sujet des gardiens alors qu’elle-même ignorait jusqu’à leur existence il y avait encore quelques mois ? L’inconnu c’était relevé pour faire face à la jeune fille, c’est là qu’elle s’aperçut que leurs yeux étaient à même hauteur, et gonflé d’une audace nouvelle il s’adressa à Calliopé, une pointe d’ironie dans la voix :

"- Vous n'êtes pas gardien n'est-ce pas ? Et puis je dois préciser que de toute façon je ne porte rien qui aie de la valeur sur moi."

Elle se jaugeât un bref instant, pour se conforter puis darda sur le jeune homme un regard accusateur.


Elle fixa le jeune homme pendant un laps de temps, guettant la moindre mimique lui permettant de savoir ce qu’il pouvait bien penser. Au moins sa mine circonspecte empêchait toute émotion de transparaitre, ça lui faisait un avantage. Découragée et aussi fatiguée par ses allées et venues entre la forêt et la ville, elle relâcha la pression exercée sur son arc et tendit la main mollement :



Pas besoin de s’étaler d’avantage, elle avait appris à rester discrète sur sa personne et à ne pas faire confiance trop rapidement. Ses instincts de survie certainement..

"- Tu ne peux pas m’en vouloir d’avoir essayé. Regarde-moi, je suis faible et sans le sou, n’ai-je pas droit à un peu de compassion ?"

La jeune femme le regardait fixement, mais Syaoran aurait été bien incapable de savoir si elle disait la vérité ou non. Il l'écouta sans broncher jusqu'à ce qu'elle eut fini de parler. Celle-ci marqua une pause avant de continuer.

"- Je suis Calliopé, fille de Theorn, et je m’excuse pour mon comportement peu engageant."

Décidément la personne qui lui faisait face était pleine de surprise, tout d'abord elle veut le voler et la voilà qui se présente. Syaoran aimait bien son caractère, une opportuniste. Il ne savait pas pourquoi mais il avait envie de la croire, croire que cette fois elle était honnête avec lui.

"- Veuillez également m'excuser si je vous ai semblé malpoli. Repartons sur de bonne bases. Je m'appelle Syaoran Spark. Heureux de faire votre connaissance.

Syaoran s'inclina légèrement pour lui saisir la main et la caressa du bout des lèvres, c'était sa défunte mère qui lui avait appris à bien se tenir. Il n'en avait pas oublié les rouages, mais à cet instant un doute lui vint. C'est de cette manière qu'on saluait les dames à son époque, mais les coutumes ont peut-être changé au fur et à mesure des âges.

"- Je suis à la recherche de la région de l'Air et je me suis malencontreusement,perdu dans cette forêt, sauriez-vous dans quelle direction elle est ?

Il se redressa, à nouveau face à Calliopé. Il eut un léger sourire en coin - de la gène sans doute, il n'avait déjà guère l'habitude de dialoguer avant son long sommeil. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il lui tenait toujours la main, il la lâcha donc et espérait avoir une réponse positive de sa part concernant la direction à prendre.

À peine nos deux protagonistes avaient-ils eu le temps de faire connaissance qu'ils entendirent un battement d'ailes au loin . Une immense créature approchait. Bientôt ils virent une masse sombre au dessus de la clairière, un dragon d'Aetheria se posa devant eux, il semblait enragé. Étaient-ils sur son territoire ? Ou bien une autre raison plus obscure l'avait attiré dans les parages ? Dans tout les cas la créature s'était déjà posé, et leur faisait face. Elle rugissait de colère, prête à passer à l’offensive. De toute évidence il ne serait pas facile de lui échapper.

[HRP]
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- Informations supplémentaires : Ce dragon est de type glace, il peut par conséquent cracher (par magie, pas littéralement : ) ) des pics de glace ressemblant à des lances.

Pour les actions suivantes, ce seront les joueurs qui s'occuperont des actions du dragon, mais il ne faut pas oublier que c'est une créature relativement puissante.
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Calliopé s’apprêtait à répondre à la demande du jeune homme quand elle entendit le bruit de battements d’ailes. A première vue lointain, le brouhaha se rapprocha et se fit plus intense. En quelques secondes la clairière fut envahie par une ombre fantomatique. Calliopé eut à peine le temps de lever les yeux au ciel pour voir qu’elle était la cause de cette pénombre, et qu’elle ne fût pas sa stupéfaction quand elle reconnut la configuration d’un dragon qui fonçait sur eux. Elle n’en avait jamais vu auparavant mais aimait à écouter les histoires qui chantaient la majesté de ces créatures. Aussi, partagée entre émerveillement et effroi elle lança à son compagnon de fortune :


La bête vint se placer devant eux et les surplombait d’au moins 4 mètres. Par instinct, la jeune fille recula et braqua son arme sur l’ennemi.
Jusqu’alors sa magie n’avait à aucun moment servi lors d’un affrontement. Une vague de doute l’envahie et la tétanisa sur place, elle avait peur. Elle se ressaisit et jeta un bref regard sur Syaoran en priant les Dieux pour qu’il ait une solution.

"- Je crois qu’on a de la visite."

Syaoran avait également aperçut le dragon du coin de l’œil, il ne connaissait pas cette espèce, du moins pas d'aussi imposantes. En tant qu'Unificateur, il avait largement assez de pouvoir pour sans défaire – en supposant qu'il arrive à s'en servir correctement - mais cela nuirait au maintient sous silence de ce même secret, et il ne pouvait pas se faire d'illusion, il avait aussi peur que Calliopé le laissait paraître elle-même. Mais le dragon semblait déjà avoir pris les devants, il ouvrit sa gueule se préparant à attaquer, une masse sombre commençait à ce former devant lui. Syaoran ne savait pas quoi faire, mais il agit - sans réfléchir - sûrement par instinct. Il s'interposa entre la jeune femme et la créature.

"- Reste derrière moi, cela devrait bien se passer." Dit-il en saisissant son bâton par la même occasion, il avait dit cette phrase pour rassurer Calliopé mais également pour se donner du courage.

*Après tout une vie humaine vaut infiniment plus que mon secret*

La créature cracha son pic de glace droit sur eux. Syaoran plongea alors sur Calliopé, ce qui leur permit d’esquiver de justesse le pic, qui alla se planter dans un arbre derrière eux. Ils n'avaient désormais plus le choix, ils devraient se défendre.

Syaoran mis la main au sommet de son bâton, il la déplaça en l'éloignant de celui-ci comme suivant le mouvement d'une lame. En effet lors de son passage son arme se transformait progressivement en faux, dont le tranchant était formé de glace.

Il saisit sa nouvelle arme à deux mains et la planta dans le sol, la terre se gela devant lui comme suivant l'onde de choc qu'aurait produit la lame en la frappant.

Le dragon perdit l'équilibre et tomba de tout son poids sur la stèle, ce qui la brisa. Hélas la glace au sol disparut bien vite, c'était la chose que Syaoran craignait, il arrivait à se servir de ses facultés mais pas encore à les maintenir. Mais il avait une chance que cela suffise à lui faire passer l'envie de s'en prendre à eux, au moins dans ce cas son secret serait conservé car il n'avait fait usage que d'un seul élément pour le moment.

Malheureusement ce ne fut pas le cas, le dragon se releva et pris son envol, préparant sa prochaine attaque.

Calliopé ne comprit pas tout de suite et ne bougea pas d’un cil pour ne pas exciter l’animal, ce qui n’eut pas un franc succès puisque dans la minute qui suivit un énorme pic de glace sortit de sa gueule. Heureusement pour elle, Syaoran était vif et il se jeta sur elle pour la mettre à terre afin de lui éviter d’être transpercée par la pointe glacée. Pendant que le garçon rétorquait à l’attaque de l’adversaire, elle tenta de réunir toute les informations qu’elle avait accumulées sur les dragons lors de ses nombreux voyages et soudain une idée lui vint.


Alors qu’elle était encore à terre elle chercha Syaoran qui était parti affronter le monstre seul. Un frisson parcouru l’échine de la jeune fille qui eut peur pour son nouvel ami, après tout il lui avait sauvé la vie. Mais le jeune homme semblait avoir chassé le dragon toute sa vie, son fameux bâton se transforma sous ses doigts en une faux au tranchant de glace qui gela dans l’instant le sol - à son contact -sous les griffes du dragon. Malheureusement l’attaque fut de courte durée et ni une ni deux le dragon bondit sur ses pattes arrière et s’élança dans les airs. A présent il volait au-dessus des combattants comme une buse guettant sa proie. Alors la jeune fille vint se placer devant Syaoran et dit, non sans un malin plaisir :


Elle fit le vide autour d’elle et entonna une ballade qui l’avait bercé toute son enfance. Elle racontait l’histoire d’un jeune homme qui avait vendu sa ferme pour partir à la découverte de son monde, mais au fur et à mesure des jours le garçon s’aperçut que les collines autrefois verdoyantes et les rivières abondantes avaient fait place aux champs de batailles et aux usines d’armements. Ceci dut plaire au dragon car dès qu’il entendit la voix de Calliopé il stoppa ses rondes et se coucha sur le sol ses yeux attentifs ne quittant pas la jeune fille. Elle profita de cette inattention pour s’approcher de l’assaillant, mesurant chacun de ses pas, et vint se placer sur l’encolure de sa nouvelle monture sans rompre son chant maléfique. Là, elle encocha deux flèches sur son arc qui ne l’avait pas quitté et visa les ailes. Sa voix se brisa et l’animal ne mit pas beaucoup de temps pour revenir à son état normal. Calliopé profita de ce bref délai pour viser l’autre flanc et descendre de sa diabolique monture. Elle vint se placer près de Syaoran, impatiente d’estimer l’ampleur de ses dégâts.

"- Reste là, et bouche toi les oreilles."

Calliopé s'était relevée et tenait maintenant tête au dragon. Syaoran ne comprenait pas pourquoi, mais dans le doute il se boucha les oreilles, presque immédiatement après le dragon cessa de tourner en l'air tel un charognard et vint se poser non loin de nos deux protagonistes. La jeune femme semblait parler au dragon, ou plutôt lui chanter quelque chose, cela devait être un son magnifique pour apaiser une telle créature. Elle profita de cet instant pour attaquer le dragon et repris sa place aux côtés de Syaoran, le dragon avait dès lors repris ses esprits mais les attaques de Calliopé semblaient le faire souffrir.

C'était le moment de passer à l'attaque, celle-ci devrait être décisive. Syaoran avait eu une idée pendant l'attaque de Calliopé, il était capable d'utiliser ses pouvoir que pendant une courte durée, mais cela peut importe la puissance de l'attaque. Mais cela inclurait la révélation de son secret à Calliopé.

"- Peut-tu garder un secret ? "

Ces mots étaient durs à prononcer, mais il avait déjà pris sa décision, sans attendre de réponse il s'éloigna de Calliopé et se mis à préparer sa prochaine attaque avant que le dragon reprenne son envol. Son regard avait changé, un regard de haine, il haïssait cette créature qui le forçait à utiliser ces pouvoirs qu'il détestait tant. L'atmosphère changea, l'herbe cessa de bouger comme s'il n'y avait plus du tout de vent, une sensation d'oppression ce fit rapidement ressentir.

Syaoran pris son arme à nouveau à deux mains, il la tenait à la verticale devant lui. Il la baissa d'un coup sec, frappant le sol de son extrémité. La terre se mis à trembler, une brèche s'ouvrit sous le dragon, celui-ci ne put l'éviter à cause de ses ailes endommagées, il y tomba alors sans espoir de remonter. La brèche se referma aussitôt après.

L'ennemi était désormais vaincu, Syaoran se retourna vers Calliopé comme pour s'excuser du simple fait d'exister, elle allait sûrement prendre la fuite après avoir vu qui il était. Il resta sans bouger, attendant sa réaction.

Syaoran n’attendit pas la réponse de Calliopé et fondit sur sa cible. La jeune fille nageait dans l’incompréhension, quel secret le garçon allait-il lui révéler ? C’est seulement quand elle vit la nouvelle attaque de son compagnon face au dragon que l’engrenage se mit en route. C’était une attaque de l’élément terre alors que la précédente était de l’élément eau. Elle en resta coite.

*Je n’ai jamais vu quelqu’un pouvoir maitriser plusieurs éléments, on m’avait pourtant dit qu’un simple humain ne pouvait supporter autant d’énergie sous peine d’être neutralisé dès l’utilisation de cette magie. Qui est-il ? *

Victorieux Syaoran se tourna vers Calliopé, une fois la bataille terminée, et attendit une réaction. En premier lieu elle se mura dans un silence taciturne, ne sachant que dire. Elle observa son compagnon qu’elle avait cru banal, et se demanda comment une personne aussi svelte pouvait renfermer autant de pouvoir et de force. Après une longue réflexion, elle émit un léger rire et lâcha contre toute attente :


Et avec un large sourire elle ajouta :

"- Alors qui êtes-vous exactement Monsieur Syaoran Spark ?"

Depuis son réveil, Syaoran pensait que son secret serait trop lourd à porter seul. Chose surprenante, Calliopé n'avait pas l'air effrayée, elle semblait amusée. Il était temps de dire la vérité.

"- Eh bien..."

Il bafouillait un peu, à vrai dire il n'avait jamais pensé à la façon de l’annoncer. Il avait eu le temps de lire quelques ouvrages citant les faits historiques de cette époque. On parlait de lui comme étant l'Unificateur, l'être ayant recueilli les pouvoirs de l'Orbe des éléments afin de rendre à Aetheria sa stabilité. Syaoran reprit alors, d'un ton plus sérieux.

"- Tu as probablement entendu parler de moi, les légendes me citent, tout est vrai à part une chose, je suis vivant. Je suis l'Unificateur."

Syaoran marqua une petite pause puis reprit.

"- Je te demande de bien vouloir garder ce secret, et surtout de ne pas en parler à un gardien."

Il ne savait pas ce que les gardiens feraient s'ils le savaient en vie, mais il ne voulait pas être privé de sa liberté à nouveau.

A cette annonce, Calliopé ne put s’empêcher d’éclater de rire. Elle avait essayé de trouver une explication plausible à cette anormale maitrise des éléments, elle avait tout imaginé : les araignées radioactives, les transmutations, les sociétés secrètes… Pas une seconde elle n’aurait soupçonné son compagnon d’être l’Unificateur, c’est pourquoi elle ne put retenir son hilarité. Quand elle reprit ses esprits – ce qui prit plusieurs minutes- son regard s’arrêta sur le visage de Syaoran qui n’avait pas sourcillé. Les yeux de la jeune fille s’agrandirent de surprise, et elle comprit que le garçon disait vrai.



Bien qu’encore choquée par la nouvelle, elle ne fut pas étonnée par la demande mais elle n’était pas sûre de pouvoir y répondre favorablement. Certes il lui avait sauvé la vie, en revanche elle ne le connaissait que depuis peu de temps, pourtant une idée lui vint. La situation allait tournée à son avantage et ce n’était pas pour lui déplaire, aussi elle lâcha d’un ton qu’elle voulait abrupt :



Spontanée comme à son habitude, elle s’adoucit et continua :

Comme première réaction suite à la révélation de son secret la jeune femme fut prise d'un fou rire, Syaoran ne lui en voulait pas, car il aurait probablement eu une réaction similaire à sa place, elle reprit son sérieux quand elle vit qu'il ne plaisantait pas. Calliopé répondit alors d'un ton sec.

"- Au nom de quoi devrais-je garder un secret qui n’est pas le mien ?"

Elle avait parfaitement raison, garder ce secret reviendrait à partager une partie du mal-être de Syaoran, aussi il se demanda s'il avait fait le bon choix. Cette jeune femme avait initialement tenté de le voler tout de même. Mais à présent il était trop tard pour se poser ce genre de questions.

"- Seulement j’ai une dette envers toi, tu m’as épargné bien des tracas et ce grâce à ta magie. Je te suis donc redevable et pour te prouver ma gratitude je resterai dans la confidence."

Il fut soulagé par la suite, Calliopé semblait tout de même avoir le sens de l'honneur, il ne savait pas pourquoi mais il avait envie de la croire. Mais qu'elle garde son secret ou pas, Syaoran ne pourrait rien y faire. Il reprit donc d'une voix calme avec un léger sourire :

"- Je te remercie. Bien, maintenant que notre agresseur n'est plus ici je peux reposer ma question tranquillement, pourrais-tu m'indiquer le chemin vers la région de l'air ? Et pourquoi pas faire un bout de chemin ensemble afin de faire plus ample connaissance ?"

Depuis des années qu’elle voyageait un peu partout elle n’avait jamais mis les pieds en Aëria. Cependant elle avait admiré à plusieurs reprises les immenses tours qui encadraient la capitale espérant un jour trouver le courage de monter dans un de ces ascenseurs qui menaient à la ville, le vertige l’en ayant empêché par le passé . Elle avait donc une vague idée de ou se situait la cité de l’air, il lui fallait juste dépoussiérer ses souvenirs.




La cité semblait si belle de loin, et elle se sentait tellement ridicule de n’avoir pu surmonter sa peur du vide pour y accéder. Alors inutile de mentionner l’incident, elle tenait trop à sa fierté .Elle fit une pause et reprit plus doucement :